Les moyens de production doivent s'entendre au sens large, car en cas de tension sur l'équilibre offre demande des moyens "hors production" sont mobilisables : importations "de secours" mais aussi effacements de consommation (EJP et tempo).
Or la puissance effaçable diminue régulièrement depuis plusieurs années : de 3000 MW (soit deux EPR) en 2005, elle n'était plus que de 2100 MW pour l'hiver 2007-2008 d'après RTE (le chiffre 2008-2009 n'est pas publié). Cela est du à la lente euthanasie des tarifs EJP et Tempo par EDF (voir mes autres billets), elle même consécutive au choix de la CRE en matière de tarification du réseau.
En quatre ans, on a donc perdu environ 1000 MW de capacité d'effacement.
En parallèle, la sensibilité de la demande aux aléas de température s'est accrue (du fait du redémarrage du chauffage électrique, essentiellement du à la hausse des prix du pétrole et du gaz). D'après RTE, le "gradient" de température, qui mesure la sensibilité de la demande d'électricité à une diminution de 1°C de la température est ainsi passé de 1450 MW en 2006 à 2100 MW actuellement : chaque °C en moins nécessite désormais l'appel de l'équivalent de deux tranches nucléaires en plus.
Moins de capacité d'effacement, plus de risques de "pics" de demande, tout cela n'est pas très bon pour "passer l'hiver".
Mais le plus surprenant est que de récentes décisions ne peuvent que dégrader la situation :
- les dernières décisions tarifaires d'EDF vont rendre encore moins attractives les offres d'effacement (voir ici) ;
- la décision de taxer le gaz et le fioul mais pas l'électricité (taxe carbone) va accroître l'intérêt relatif du chauffage électrique.
En attendant, je souhaite un bon WE à tous...
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