jeudi 30 avril 2009

Alerte à la bombe à la Centrale de Chinon


La centrale nucléaire de Chinon a été évacuée ce matin suite à une alerte à la bombe par un appel anonyme à 6h00. Apparemment, il s'agit d'une fausse alerte.

Il faut à cet égard souligner que les Français sont en général très soucieux de la protection contre le terrorisme de nos sites nucléaires. L'enquête que je citais dans mon billet d'hier montre que, parmi les pays dotés de centrales, les Français sont les plus inquiets par des attaques terroristes sur les centrales.

Là encore, une bonne communication sur ce thème ferait mieux que quelques barbouzeries maladroites pour améliorer l'image d'EDF et du nucléaire.

mercredi 29 avril 2009

Les Français se sentent peu informés sur le nucléaire


A l'heure où EDF s'attache à être bien informée sur les activités des groupes anti-nucléaires, il semble que l'entreprise publique mette moins d'énergie à informer les français sur le nucléaire. C'est en tout cas ce qui ressortait d'une étude fort intéressante, dite Eurobaromètre, publiée en février 2007 par la Commission Européenne.
En effet, d'après cette enquête 72% des français se sentaient mal informés sur les risques et les avantages du nucléaire, alors que 24% se sentaient bien informés. Le solde d'opinion, selon la terminologie habituelle, était donc de -48%. C'est sensiblement moins que la moyenne de l'Union Européenne (à 25, à l'époque) qui s'établissait à -40%.
C'est surtout moins bien que la plupart des pays disposant de centrales nucléaires : seuls, parmi les pays européens nucléarisés, les espagnols se sentent moins bien informés que nous. Encore plus troublant : même les lettons, les maltais, les irlandais et les estoniens, les italiens, autrichiens et les danois, qui n'ont pourtant pas de centrales chez eux, se sentent mieux informés que nous.

mardi 28 avril 2009

Affaire espionnage Greenpeace : EDF aurait été au courant

Dans un article paru sur le site lerenseignement, M. Thierry Lorho patron de Kargus Consultants reconnaît avoir espionné Greenpeace. «J’assume complètement la mise sous surveillance de l’ordinateur du responsable de Greenpeace Yannick Jadot, mais je n’assumerai pas le reste et j’aimerais bien que EDF, qui a commandité l’opération, prenne aussi ses responsabilités. » aurait-il déclaré.
Autrement dit EDF aurait été parfaitement averti des agissements de son officine, ce qui me semble plus que probable (en tous cas, pour le donneur d'ordre direct d'EDF, les hiérarques ont probablement été plus prudents et se sont probablement contentés de ne pas poser de question).
Rien n'excuse évidemment qu'EDF agisse dans l'illégalité. Rien ne pardonne leur inélégance quand ils refusent de reconnaître que Kargus, le lampiste de l'histoire, a agi sur leur ordre. Néanmoins, ce n'est pas sans raison que M. Lorho souligne l'impéritie des autorités de l'Etat, qui ne permettent pas à EDF d'avoir les moyens de renseignements nécessaires pour protéger les sites nucléaires.

Pour un débat sur le nucléaire


M. Nicolas Sarkozy est le premier Président depuis longtemps (depuis M. Giscard d'Estaing, ce qui ne me rajeunit guère) a ne pas avoir le nucléaire honteux. Pour tout dire, il en est plutôt fier au point de prendre des décisions qui m'effraient un peu (comme de vouloir vendre des centrales nucléaires à des pays qui ne sont pas exempts de terroristes : Lybie, Egypte...).
En France, il a relancé la construction de centrales nucléaires après un moratoire d'en gros 15 ans. Je suis personnellement dubitatif sur l'intérêt de construire ces centrales pour répondre à des besoins en France, j'y reviendrai dans un billet à venir. M. Nicolas Sarkozy a quant à lui clairement expliqué que ces centrales seraient construites pour exporter l'électricité, c'est ainsi qu'en visite sur le site de Flamanville, il déclarait : « Un EPR c'est environ 12 milliards de kilowattheures produits par an, au prix du marché européen, c'est 600 M€ d'exportations, j'attends de voir celui qui me dira que nous n'en avons pas besoin. »
On est loin des conclusions du récent rapport Champsaur qui reprenait une expression classique du concessus nucléaire droite-gauche selon lequel : "la France n’a pas vocation à devenir le « château d’eau nucléaire » de l’Europe".
Mais que veulent les Français ? Cette question de savoir si la France doit devenir le "château nucléaire de l'Europe" ne mérite-t-elle pas au moins un débat ?
Il me semble évidemment que oui, car le nucléaire en France ne fait pas tant que cela l'unanimité et une récente étude du ministère, d'ailleurs reprise dans le rapport Champsaur, montrait que les Français étaient sceptiques sur l'intérêt du nucléaire (voir graphique).

lundi 27 avril 2009

EDF et Greenpeace : l'affaire continue

Cette affaire rebondit maintenant et fait un saut au dessus de la Manche : d'après le Sunday Times EDF aurait aussi espionné la branche britannique de Greenpeace. Les britanniques, qui ne nous portent pas toujours dans leurs coeurs, sont furax : se faire espionner ce n'est pas agréable, mais par une entreprise étatique française c'est carrément choquant.
Sur ce Greenpeace réclame à nouveau la démission de M. Gadonneix qui a fait espionner Greenpeace à l'insu de son plein gré. Tout cela sent la manipulation de toute part.

Qualité de fourniture en Electricité : la France fait moins bien que l'Italie


Avec la libéralisation des marchés électriques, de plus en plus de données de comparaisons sont maintenant disponibles sur les sites des régulateurs électriques. Il en est ainsi pour le régulateur britannique (Ofgem) ou italien (AEEG).
La comparaison des données sur les temps de coupure est particulièrement intéressante car elle montre des progrès spectaculaires en Italie (qui partait de loin, mais qui nous devance maintenant nettement), une situation stable voire en légère amélioration en Grande-Bretagne et une dégradation régulière en France, malgré les déclarations volontaristes des dirigeants d'ERDF.

vendredi 24 avril 2009

Rapport Champsaur et rationalité des marchés

Ca y est, le rapport Champsaur vient d'être remis au ministre. Il reprend pour l'essentiel les revendications des opérateurs alternatifs (Poweo, Direct Energie...) et préconise un accès de ces fournisseurs à de la production nucléaire à prix coûtant. En contrepartie, ces derniers devraient vendre à un prix plus attractif que le tarif réglementé d'EDF.
Le plus surprenant est que les marchés financiers saluent cette quasi défaite en rase campagne d'EDF (qui s'opposait fermement à une telle proposition) par une envolée de 6,87% du cours de l'action ... EDF.
Qui comprendra jamais comment les marchés financiers (dys)fonctionnent ?

Rachida, Ségolène et Nicolas et le bilan énergétique


Profitons de ce que la presse se déchaîne sur les dernières déclarations de Mme Rachida Dati, pour faire un point sur la question des bilans énergétiques.
Après la séance désolante de Mme Ségolène Royal et M. Nicolas Sarkozy lors de leur face à face d'entre deux tours (la première prétendant que le nucléaire ne représentait que 17% de la production d'électricité et le second, peu assuré, avançant un chiffre de 50%), on aurait pu s'attendre à ce que la classe politique soit un peu plus préparée à répondre à ce genre de question. A leur décharge, il faut reconnaître que la comptabilité énergétique contient quelques subtiles conventions.
Commençons par le plus simple : la part de la production nucléaire dans la production d'électricité est de 76% : sur 549 TWh d'électricité produits en 2008, 418 TWh le sont par des centrales nucléaires.
Mais il n'y a pas que l'électricité et on consomme en France d'autres énergies : pétrole, gaz, biomasse, etc. La part du nucléaire dans la consommation énergétique totale est donc plus faible (bon, je simplifie et je passe rapidement sur la question des exportations d'électricité).
C'est ici que les choses se corsent car les statistiques officielles de l'administration appliquent un coefficient de pondération différent pour le nucléaire et les autres énergies : elles multiplient par trois l'énergie nucléaire avant d'en calculer le poids dans l'ensemble des énergies (non sans justification, au demeurant, mais ça nous conduirait trop loin).
Il y a donc au total deux calculs possibles de la part du nucléaire dans l'énergie :
- l'une, dite part dans l'énergie finale, obtenue sans "sur-pondérer" le nucléaire qui aboutit en gros à un chiffre de 20% (pas éloigné de celui que citait Mme Royal, qui avait sans doute lu rapidement ses notes) ;
- l'autre, dite part dans l'énergie primaire, obtenue en "sur-pondérant" le nucléaire qui aboutit en gros à un chiffre de 40%.
Au total : pour une question simple "quelle est la part du nucléaire ?" il y a trois réponses 75% (part du nucléaire dans la production d'électricité), 40% (part du nucléaire dans l'énergie primaire consommée), ou 20% (part du nucléaire dans l'énergie finale consommée).
Pas étonnant que les politiques confondent un peu les chiffres.

jeudi 23 avril 2009

Coupures ERDF



A l'heure où des salariés d'EDF et GDF Suez sont en grèves pour de meilleurs salaires et où, chose inconnue depuis au moins 20 ans, certains salariés coupent l'électricité et même le gaz dans certains quartiers (plutôt les quartiers bourgeois), un élément est passé inaperçu : la dégradation continue de la qualité du réseau de distribution d'EDF.
En effet, hors évènements exceptionnels, la durée de coupure moyenne a été de 78 minutes en 2008 contre 66 minutes en 2007. Cette hausse inattendue, alors qu'EDF annonce depuis maintenant 3 ans qu'elle a repris des investissements significatifs dans son réseau est inquiétante.
Mais nul doute qu'ERDF et son patron M. Francony, au lieu de prendre leur part de responsabilité, iront dire à tout va que cela n'est que la conséquence d'un niveau de prix insuffisant.

lundi 20 avril 2009

Le redémarrage du chauffage électrique


Il est un chose sur laquelle EDF communique peu : le redémarrage du chauffage électrique. Or, la conséquence directe des bas prix de l'électricité en France et de la hausse importante du prix des autres énergies de chauffage (hors biomasse) est que le chauffage électrique, même le plus rudimentaire, a retrouvé de l'attrait pour les consommateurs.
Ainsi, au plus haut du prix du pétrole, il était moins coûteux de faire fonctionner un radiateur d'appoint à l'électricité que de faire fonctionner son chauffage central au fioul.
Une conséquence est que l'on voit la demande de pointe (celle qui est fortement déterminée par les périodes de froid) augmenter beaucoup plus que la consommation moyenne annuelle d'électricité. Cela induit donc des tensions supplémentaires sur les prix car les prix à la pointe sont particulièrement sensibles à des petites variations de la demande.
Une forme de cercle vicieux se crée donc : plus les tarifs d'EDF sont bas, plus les gens s'équipent en moyens de chauffage électrique, plus les prix des marchés de gros augmentent ... ce qui augmente la pression politique pour maintenir des tarifs bas pour les clients finaux.

samedi 18 avril 2009

Comment EDF pompe ses activités en monopole

Au coeur du coeur des activités en monopole d'EDF, il y a les deux réseaux :
  • de transport (lignes haute et très haute tension), détenues et exploitées par RTE ;
  • de distribution (ligne à moyenne et basse tension), détenues et exploitées par ERDF.
Ces deux sociétés sont des filiales à 100% d'EDF. Ces deux sociétés sont aussi les deux "vaches à lait" préférées d'EDF puisque, d'après son dernier document de référence, EDF prélève les deux tiers de leurs résultats.

EDF en revanche prélève une part beaucoup plus faible auprès de ces autres filiales, c'est ainsi qu'elle ne prélève que 30% des résultats d'EDF international.

Mais pour les investisseurs, la mise est sauve : au total, sur l'ensemble des ses filiales, EDF prélève 50% des dividendes en moyenne. Que cela se fasse principalement par un prélèvement sur les activités en monopole pourrait cependant attirer l'attention des autorités de la concurrence.

jeudi 16 avril 2009

EDF aurait fait espionner Greenpeace dès 2004

Décidément, cette affaire s'annonce comme un feuilleton plein de rebondissements. D'après le journal en ligne Mediapart, EDF aurait fait espionner Greenpeace dès 2004. 2004 c'est l'année de l'arrivée de M. Gadonneix à la tête d'EDF (il succédait à M. Roussely, qui était lui même assez connu pour apprécier les méthodes "policières" sinon policées). Ces fuites semblent organisées pour déstabiliser M. Gadonneix, qui brigue le renouvellement de son mandat.

Impact de la crise sur la consommation en électricité des industries


L'industrie française est on le sait durement touchée par la crise actuelle. Les chiffres de consommation en "haute tension" (tension supérieure à 45 kV, qui correspond principalement à la consommation des moyennes et grands entreprises industrielles) s'est au demeurant très fortement réduite sur ces derniers mois.
En données corrigées des variations saisonnières, il semble cependant que la chute se soit stabilisée en février. Attendons les chiffres de mars pour en savoir plus.

mercredi 15 avril 2009

EDF : il y avait une deuxième équipe

Dans le feuilleton qui décidément prend de l'ampleur de l'espionnage par EDF des anti-nucléaires, je découvre dans le Canard Enchaîné de ce jour qu'il y avait une deuxième équipe.
En effet, le cabinet "Securiwyse" travaillait aussi pour EDF, à l'insu du plein gré de son Président, M. Gadonneix.

Lampes fluocompactes

Les ampoules fluocompactes permettent des économies d'énergies substantielles puisque, à éclairage égal, elles consomment 4 à 5 fois moins d'électricité. Leur usage doit cependant rester modérer, et ce pour plusieurs raisons :
- si, au motif que l'ampoule consomme moins, vous la laissez allumée toute la journée vous aurez nettement plus consommé d'énergie qu'avec une ampoule "normale" que vous aurez eu le soin d'éteindre quand elle devient inutile ;
- de plus, il faut savoir que ces ampoules émettent des champs électromagnétiques élevés, de l'ordre de 2 à 100 V/m, nettement plus élevés que les normes appliquées par exemple à la téléphonie mobile.
Il faut donc éviter d'utiliser ces ampoules comme lampe de chevet ou lampe de bureau, sauf à ce que, comme l'auteur de ce blog, vous considériez que les craintes sur les champs électromagnétiques quelque peu exagérées médiatiquement.
En tout état de cause, il ne faut pas craindre d'éteindre ces ampoules : les cycles d'arrêt - démarrage n'augmentent pas sensiblement la consommation électrique, même si cela réduit la durée de vie des ampoules.
Enfin, ne jetez pas ces ampoules à la poubelle : elles contiennent, en faible proportion, des produits nocifs (mercure) et doivent donc être mises au rebus dans un lieu approprié (il y a des poubelles spécifiques dans les grands magasins de bricolage).

lundi 13 avril 2009

Questions sur le nucléaire

Dans son livre intitulé "Quelles énergies pour demain? " publié en novembre 2004, Robert Dautray prenait des positions perturbantes sur la question du nucléaire civil.

Perturbantes tout d'abord par la personnalité qui en était l'auteur : même si le rôle exact de M. Dautray dans la paternité de la bombe H est contesté, M. Dautray n'en reste pas moins une personnalité éminente, académicien et ancien Haut Commissaire à l'énergie atomique.

Perturbantes enfin et surtout par leur contenu. M. Dautray s'interrogeait en effet en particulier sur la question des déchets nucléaires, et plus particulièrement du plutonium (et de ses descendants, tels le Curium 244) produit dans nos centrales nucléaires civil. Il indiquait ainsi "Qui est prêt au dialogue scientifique et rationnel sur ce sujet du plutonium ? On n'évitera pas, un jour ou l'autre, de faire un "plan plutonium", car ce problème n'a pas aujourd'hui de solution scientifique et technique reconnue, complètement évaluée et maîtrisée expérimentalement" et s'interrogeait ensuite "encore faudrait-il qu'existe en France une politique du plutonium et de ses descendants. [...] Tôt ou tard, les Français souffriront dans leur chair de cette absence".

Disons le tout net : l'auteur de ce blog n'est pas anti-nucléaire, mais il est de ceux qui pensent que ce "moindre mal nécessaire" qu'est le nucléaire n'est acceptable qu'avec une totale transparence des débats sur les questions fondamentales que sont la sûreté des installations, les risques de proliférations et le sort des déchets nucléaires.

vendredi 10 avril 2009

L'Etat et les champions qui résistent mieux


Lors d'une audition par une Commission parlementaire, M. Bruno Bézard, représentant de l'Agence des Participations de l'Etat (APE) a déclaré que : "GDF-Suez procède d’une fusion que l’APE a ardemment souhaitée. La crise nous donne raison car les champions y résistent mieux".

L'auteur est fort dubitif, en l'espèce, de l'intérêt de cette opération qui n'a eu comme résultat concret pour le moment qu'une moindre baisse des prix du gaz qu'attendu (voir mon billet) et qu'une augmentation impressionnante de la rémunération de l'ancien président de GDF.

Mais surtout, on n'observe pas que les champions résistent mieux. Centrica par exemple (British Gas), qui n'est pas un "champion" de la taille de Suez - Gaz de France mais qui a une taille comparable à celle de Gaz de France avant la fusion a ainsi visiblement mieux résisté à la crise actuelle : le cours de Centrica n'a perdu que 20% par rapport au 1er semestre de 2008, alors que le cours de GDF - Suez a perdu 40%.



Voter !

jeudi 9 avril 2009

M. Cirelli voit sa rémunération presque tripler

Le journal Le Monde vient d'annoncer que M. Cirelli (ex-Président de GDF, maintenant vice-Président de GDF-Suez) a vu sa rémunération presque tripler en 2008. Cette augmentation aurait pour objet de tenir "compte de l'accroissement de la taille du nouveau groupe GDF Suez". J'avais dans un billet précédent émis des doutes sur l'intérêt industriel de l'opération Gaz de France-Suez, il n'y a en revanche aucun doute sur l'intérêt personnel de M. Cirelli qui, à l'époque Président de GDF, était une fervent défenseur d'une opération de fusion qui ressemble plus à une absorption de GDF par Suez.
Pour ce qui le concerne, M. Gadonneix, président d'EDF, avait vu sa rémunération augmenter de 92% sur entre 2005 et 2007 ; en 2008 son augmentation aurait été de 25% et il vient d'annoncer dans Le Monde, de manière indirecte, qu'il était candidat à sa propre succession et on apprend.
Dans l'énergie, on ne trouve pas que du pétrole, on trouve aussi des fromages.

mercredi 8 avril 2009

Incidents sur les réacteurs EDF


EDF publie annuellement un "Rapport sur la Sûreté Nucléaire et la Radioprotection". On y trouve des statistiques intéressantes, notamment sur le nombre d'évènements (lisez : d'incidents) par réacteur nucléaire.
Les incidents nucléaires sont classifiés selon une échelle internationale (dite échelle INES) qui va de 1 à 7. On compte de l'ordre d'une centaine d'anomalies de niveau 1 et quelques anomalies de niveau 2 par an en France.
EDF publie par ailleurs des statistiques sur les autres "évènements" dits "significatifs pour la sûreté". Ces chiffres incluent les "petits incidents" qui, pour diverses raisons, ne sont pas classés au niveau 1 ou plus de l'échelle INES.
Or on constate depuis de nombreuses années une hausse continue de ces "petits" incidents. Ceci est en soi un sujet de préoccupation si elle est le signe d'une moindre vigilance des équipes d'EDF aux questions de sûreté.

mardi 7 avril 2009

Changement climatique

Des experts viennent d'annoncer que "le changement climatique devrait excéder les 2°C". Cela n'est malheureusement pas vraiment une surprise mais n'en n'est pas moins très inquiétant : de tous les scénarios que l'on envisageait initialement, ce sont les plus pessimistes qui semblent se réaliser.
Le problème du changement climatique est qu'on ne sait trop comment la planète peut réagir face à un phénomène sans précédent : une humanité qui l'exploite, la pollue, la trouble par ses échanges incessants, détruit ses écosystèmes. Et l'humanité, actuellement occupée par les questions économiques globales, se soucie très peu du changement climatique pour le moment : nos gouvernant n'ont de cesse que de relancer l'économie et donc... la pollution.
Sur le front solaire en revanche, rien de neuf et notre étoile semble s'être endormie comme jamais depuis un siècle. Si cela se confirmait, cela pourrait créer un refroidissement temporaire. On peut craindre que certains en profitent pour dire qu'il est urgent de ne rien faire sur le front du changement climatique.

lundi 6 avril 2009

Dépendance énergétique à l'OPEP du gaz


Moins connu que l'OPEP, le FPEG (Forum des pays exportateurs de gaz) en est l'équivalent pour ce qui est du gaz. Ses 14 membres détiennent environ les 3/4 des réserves mondiales de gaz. Ces pays sont dans des zones à peu près comparables aux zones de production pétrolière et présentent peu ou prou les mêmes risques géopolitiques. Or, de même que pour la pétrole, la dépendance des pays développés aux pays du FPEG ne peut qu'aller croissant : comme pour le pétrole, l'OCDE joue en effet la cigale en exploitant ses maigres réserves gazières actuelles, avec comme conséquence inéluctable la disparition des réserves gazières de l'OCDE.

vendredi 3 avril 2009

Taux d'utilisation des réserves pétrolières


Suite à mon billet d'hier, j'ai fait le calcul du taux d'utilisation des réserves pétrolières dans les différentes zones de production. Le taux d'utilisation est ici défini comme le rapport entre la production d'une année et les réserves de la même année. Plus le taux d'utilisation est élevé, plus on puise dans les réserves.
Le graphique illustre le phénomène décrit hier : les pays développés épuisent plus rapidement leurs ressources pétrolières que les pays de l'OPEP ou de l'ex-URSS. Le cas le plus caractéristique est celui de l'Europe (en fait, essentiellement du Royaume-Uni). Par une telle stratégie, les pays développés ne font que rendre leur dépendance future à l'OPEP plus forte.

jeudi 2 avril 2009

Crise pétrolière et dépendance à l'OPEP


Nous avons entamé hier la semaine du développement durable, et j'en profite pour aborder une question centrale des débats énergétiques : l'extinction des réserves pétrolières. Un des effets des crises pétrolières depuis les années 70 est que les pays occidentaux ont cherché à exploiter de plus en plus les réserves dans les pays en dehors de l'OPEP.
Le graphique ci-dessus montre la production cumulée des différentes zones de production entre 2000 et 2007 (en violet). On voit que les pays de l'OCDE ont produit 60 milliards de barils contre (seulement) 100 milliards de baril pour les pays de l'OPEP. Ce faisant, les pays de l'OCDE ont puisé sur leurs réserves nettes (après nouvelles découvertes de gisement) alors que les réserves de l'OPEP ont augmenté.
La conséquence mécanique est, qu'à force de puiser dans ses propres réserves, l'OCDE augmente sa dépendance pétrolière vis-à-vis de l'OPEP et de l'ex-URSS.

mercredi 1 avril 2009

Performance du nucléaire : France comparée aux Etats-Unis


Suite à mon précédent billet, j'ai étudié l'évolution sur les 20 dernières années du coefficient de production des parcs nucléaires français et américains (ou états-uniens, pour les puristes). Cela donne le graphique ci-dessous qui montre que les opérateurs US ont su spectactulairement améliorer la performance (et donc la rentabilité). En France en revanche, le coefficient de production ne s'est que peu amélioré et il est nettement plus faible qu'aux Etats-Unis.
L'écart est considérable : à coefficient de production égal à celui des Etats-Unis, la production nationale augmenterait de 80 milliards de kWh, soit l'équivalent de 6 tranches nucléaires de type EPR. De quoi rendre inutile la construction des nouvelles tranches de Flamanville et Penly.