lundi 30 novembre 2009

50 ans de la catastrophe de Fréjus

On commémorera ce mercredi le cinquantenaire de la catastrophe de Fréjus (Malpasset). Ce barrage situé dans la Var avait cédé quelques années après sa mise en service. Environ 400 personnes avaient péri dans la catastrophe.

De pareils désastres sont heureusement très rares, mais ils nous rappellent que les questions de sécurité ne concernent pas que le nucléaire : les barrages hydrauliques peuvent aussi occasionner des catastrophes spectaculaires, quoique localisées.

EDF a engagé depuis 2006 un programme de rénovation de ses ouvrages hydrauliques (SuperHydro). Il faut dire que des progrès étaient à faire, pour employer un langage technocratique. En 2008, le rapport de l'Inspecteur de la Sureté Hydraulique notait ainsi encore que "la culture sûreté est à renforcer" et que "le cadrage des affaires d’ingénierie avec un enjeu de maîtrise des risques sûreté (rupture d’ouvrage, crues, risques d’exploitation) est à renforcer".

Cependant, le rapport est en général positif sur les mesures prises par EDF et il faut évidemment distinguer vigilance et catastrophisme. On note cependant que le nombre d'accidents graves (ISH) est passé de 38 en 2007 à 46 en 2008. Même si ce nombre est faible, et qu'il se situe en retrait par rapport à 2005 (on dénombrait 59 incidents graves), la vigilance d'EDF ne doit pas baisser.

vendredi 27 novembre 2009

Prix du fioul domestique fin novembre


D'après les statistiques du ministère, le prix du fioul domestique est resté stable la semaine dernière. Il était en moyenne de 61,91 c€ TTC/l contre 62,38 c€ TTC/l il y a deux semaines.

Les prix des produits pétroliers sont cependant sur une tendance haussière depuis le début de l'année.

A noter : la taxe carbone qui sera applicable au fioul domestique à compter de janvier serait de 4,5 c€ par litre de fioul, soit environ 5,4 c€ TTC.

jeudi 26 novembre 2009

Point sur le suivi du contrat de service public


Juste un mot pour actualiser mon billet du mois dernier avec les dernières publications de prix de l'Insee. Est-il nécessaire de le commenter plus ?

mercredi 25 novembre 2009

Au revoir M. Gadonneix

A l'occasion du départ prévu ce jour de M. Gadonneix, je viens de lire un excellent article sur Mediapart, qui dresse un bilan quelque peu vitriolé des cinq années de mandature de M. Gadonneix à la tête d’EDF. Bilan qui se traduit par le fait que, pour la première fois depuis 25 ans, la France est devenue importatrice nette d’électricité.

Et l’article reprend le rapport de l'inspecteur général Pierre Wiroth qui, s'inquiétant de la baisse du taux de disponibilité des centrales depuis trois ans, passé de 82% à 77%, indiquait que «cet indicateur est le révélateur de certains types de dysfonctionnement (...). Il conduit à se réinterroger sur des questions de fond, qui touchent à la durée de vie des centrales, à la maîtrise du vieillissement des matériels, à notre politique d'investissement passée, à notre projet industriel pour demain et aux moyens financiers à y associer».

Des sous-investissements dans le métier de base dont l’article note perfidement qu’ils avaient pour effet de réduire la disponibilité, ce qui « finalement permettrait [à EDF] de garder des prix de gros élevés sur le marché de l'électricité français, donc de faire plus d'argent ».

Enfin, l’article rappelle que M. Gadonneix est connu pour avoir, en tant que président de Gaz de France, délibérément sous investi dans le remplacement de la fonte grise, avec les conséquences que l’on sait.

Mais M. Gadonneix n’a pas eu cette pingrerie quand il s’agissait de racheter British Energy ou Constellation. Et n’a pas non plus exprimé le même souci d’économiser les deniers des actionnaires quand «il a négocié âprement sa retraite et tous les petits à-côtés. Il aura bureau, secrétaire et chauffeur, payés, comme il se doit, par l'entreprise. Il a déjà commencé son déménagement au 151 du boulevard Haussmann, dans une des annexes du groupe. »

Au revoir donc, M. Gadonneix, et bonne chance à M. Proglio.

mardi 24 novembre 2009

Nouvelles d'Espagne


Le dernier rapport de la CRE sur les marchés de gros le montre très clairement : la France est devenue un des pays les plus chers en Europe. Il n'y a guère que l'Italie qui soit encore plus chère.

Le cas le plus frappant est l'Espagne qui est maintenant souvent moins chère que la France (voir graphique extrait du rapport de la CRE). Il faut dire que le fait que la demande d'électricité se soit écroulée en Espagne y contribue. Et la forte production éolienne en Espagne accroît ce phénomène.

Le 8 novembre dernier par exemple (un dimanche), la production éolienne couvrait environ 50% de la demande espagnole. Les prix en Espagne étaient de 20€/MWh, alors que les prix en France atteignaient 34 €/MWh, soit 50% de plus.

lundi 23 novembre 2009

Enquête de la CRE sur le pic de prix du 19 octobre

Après une interruption d'une semaine, je reprends le clavier pour discuter la dernière communication de la CRE sur le pic de prix du 19 octobre. Pour l'essentiel, la CRE confirme ce que j'indiquais dans mon billet : cette situation résulte à la fois de problèmes d'organisation du marché de gros Powernext et d'une situation tendue sur l'équilibre offre-demande.

Le communiqué indique aussi que suite à "un problème informatique", EDF n'a pas pu faire connaître dès samedi, via le site de l'UFE, que la disponibilité de son parc se dégradait (le pic de prix a eu lieu lundi 19 mais résultait des offres faites par les intervenants sur le marchés jusqu'à la date de dimanche). Il semble EDF ait en effet anticipé ces difficultés puisqu'elle a pris "dès le vendredi, puis le dimanche matin [..] des décisions opérationnelles [qui intégraient] l'information qui était disponible [publiquement] mais également sur la base de la vision interne relative à la disponibilité et aux arrêts fortuits affectant le parc de production".

Bref, EDF semblait savoir que la situation serait tendue mais se serait gardée de le faire savoir, laissant ses concurrents imprudents et mal informés face à un risque de devoir payer des prix astronomiques.

Fait troublant, la CRE ne déclare pas avoir enquêté sur les stratégies d'offres des différents acteurs sur le marché. Il apparaît en effet que, au moment de la fixation des prix soit le dimanche matin, la demande prévisionnelle était de 68,9 GW pour une disponibilité prévisionnelle de 73,7 GW. Le système était certes tendu mais, même compte-tenu d'une réserve "RTE" de 3,7 GW, les capacités de production excédaient la demande à hauteur de 1,1 GW. Il est quand même surprenant que ces capacités excédentaires n'aient pas été mises sur le marché, qui était au contraire sous alimenté par les producteurs, occasionnant le pic de prix du 19 octobre.



vendredi 13 novembre 2009

La mauvaise disponibilité du parc nucléaire coûterait 1 milliard d'euros à EDF

Les mauvaises performances du parc nucléaire d'EDF que j'ai déjà évoquées (par exemple : ici) coûteraient 1 milliards d'euros d'après les dernières déclarations de M. Camus (Directeur Général Délégué Finances).

Encore ce chiffre ne porte-t-il apparemment que sur l'exercice 2009. Au vu des performances du parc, il est à craindre que ces pertes se prolongent sur le début 2010, EDF étant obligée d'acheter sur les marchés de gros et notamment à l'étranger l'électricité nécessaire pour fournir les clients français (voir ici).

EDF, qui vient de dépenser 20 milliards dans des acquisitions à l'étranger, semble avoir du mal à assurer la bonne performance du parc national.

mercredi 11 novembre 2009

Coupure d'électricité au Brésil

Une coupure d'électricité géante au Brésil a privé d'électricité les habitants de grandes villes telles que Rio et de Sao Paulo pendant plusieurs heures.

Il semble que des incidents sur les lignes à très haute tension qui évacuent la production du barrage d'Itaipu (un monstre d'une puissance de 14 000 MW soit 14 tranches nucléaires, dont la production est partagée entre le Brésil et le Paraguay) soient à l'origine de la coupure.

Cet incident a évidemment totalement perturbé la vie locale (trains et métros arrêtés en pleine voie, plus d'éclairage en ville alors que l'incident est arrivé vers 22h00 heure locale, pannes locales de téléphone...).

Prix du fioul domestique au 6 novembre


D'après les statistiques du ministère, le prix du fioul domestique est resté stable la semaine dernière. Il était en moyenne de 62,56 c€ TTC/l contre62,38 c€ TTC/l la semaine de précédente.

Les prix des produits pétroliers sont cependant sur une tendance haussière depuis le début de l'année.

A noter : la taxe carbone qui sera applicable au fioul domestique à compter de janvier serait de 4,5 c€ par litre de fioul, soit environ 5,4 c€ TTC.

lundi 9 novembre 2009

Eole ou Pluton : suite

S'il est un point sur lequel pro-nucléaires et anti-nucléaires sont à peu près à égalité c'est bien l'art de manipuler les chiffres. Dans un récent billet éponyme j'évoquais le rapport commandité en 2003 par Greenpeace intitulé "Eole ou Pluton" (je crois qu'il y avait une version antérieure, vers 2001, mais je n'en ai pas retrouvé trace sur le web).

Dans ce rapport, Greenpeace estimait le coût de l'éolien à 42,6 €/MWh (pour un taux d'actualisation de 8%) et le coût du nucléaire à 64,9 €/MWh.

A la même époque, mais avec des hypothèses équivalentes, le gouvernement estimait dans ses coûts de référence le coût du nucléaire à 28,4 €/MWh et le coût de l'éolien à 51,5 €/MWh.

En gros, selon Greenpeace, le nucléaire était 50% plus cher que l'éolien, et selon le gouvernement (et EDF, qui était en gros d'accord) l'éolien coûtait 80% plus cher que le nucléaire.

Mais le deux ont fait des efforts l'un vers l'autre. Car une fois qu'ils ont respectivement convaincu les gouvernements d'aider l'éolien d'une part et de relancer le nucléaire d'autre part, chacun a su expliquer que sa filière préférée n'était pas si peu chère que cela.

C'est ainsi que les écologistes ont su convaincre le gouvernement qu'il fallait imposer à EDF d'acheter l'énergie éolienne à plus de 80 €/MWh (soit deux fois plus que le coût estimé par Greenpeace en 2003) et qu'EDF déclare maintenant que le coût de l'EPR (qui devrait, selon elle, servir de référence aux tarifs réglementés de vente) serait compris entre 54 et 60 €/MWh (soit deux fois plus que le coût estimé par le Gouvernement en 2003).

En attendant, c'est le client final qui paie pour financer tout cela.

vendredi 6 novembre 2009

Eole ou Pluton

De ce titre qui sentait bon le latiniste nostalgique, Greenpeace avait intitulé il y a environ dix ans un rapport censé montrer les avantages indéniables de la production éolienne par rapport à la production nucléaire.

Les évènements récents semblent donner quatre fois raison à Greenpeace qui exulte sur toutes les ondes radio :
- l'EPR est en carafe, l'Autorité de Sureté Nucléaire ayant conclut que "compte-tenu de l'ampleur et de la complexité des démonstrations restant à fournir pour justifier le respect de ces principes, l'ASN estime que la certitude d'aboutir in fine à une démonstration de sûreté acceptable fondée sur l'architecture actuellement prévue n'est pas acquise", il est donc fort à craindre que l'EPR prenne un retard important ;
- la disponibilité du parc en exploitation est très mauvaise et les prix de gros en France explosent ;
- pendant ce temps, les prix en Allemagne restent nettement plus bas qu'en France au point que, du fait de la production éolienne, les prix sont parfois négatifs ;
- et en Espagne, la production éolienne atteint aussi des sommets, sans que cela ne mette en péril le réseau.

Quant à moi, qui ne suis pas opposé au nucléaire que je considère comme un moindre mal nécessaire, je ne peux que trouver la situation inquiétante : à force de décrier l'éolien, de ne pas investir suffisamment dans les hommes et les moyens du nucléaire, on se retrouve dans une situation grave où l'on peut donner l'impression que l'éolien est une alternative au nucléaire alors que ces deux moyens devraient plutôt être complémentaires.


jeudi 5 novembre 2009

Prix du fioul domestique au 30 octobre


D'après les statistiques du ministère, le prix du fioul domestique est resté stable la semaine dernière. Il était en moyenne de 62,38 c€ TTC/l contre 62,53 c€ TTC/l la semaine de précédente.

Les prix des produits pétroliers sont cependant sur une tendance haussière depuis le début de l'année.

Quant aux prix du gaz naturel, ils n'ont pas été modifiés au 1er novembre alors que la "formule d'indexation" aurait du conduire à une baisse de l'ordre de 4%.

A noter : la taxe carbone qui sera applicable au fioul domestique à compter de janvier serait de 4,5 c€ par litre de fioul, soit environ 5,4 c€ TTC.

Hier, l'éolien a fourni jusqu'à 44% de la demande... en Espagne

Une faible demande et des conditions climatiques favorables, et l'éolien atteint des records en Espagne : 44% de la demande la nuit dernière (et au minimum 26% dans la journée).

Traditionnellement, on disait que les "réseaux" ne pourraient pas tenir avec une telle proportion de production aléatoire... Question à creuser.

mercredi 4 novembre 2009

Problèmes sur l'EPR


Par un communiqué conjoint, les autorités de sûreté nucléaire française, britanniques et finlandaises ont demandé aux futurs exploitants de l'EPR "d'améliorer la conception initiale de l'EPR".

Ce communiqué au caractère exceptionnel (je n'ai pas souvenir d'une telle déclaration commune de plusieurs autorités) est au moins rassurant sur un point : il confirme l'indépendance réelle de l'autorité de sûreté nucléaire française. Il serait sans doute désirable que cette indépendance soit mieux sacralisée par la Loi, mais l'indépendance réelle est évidemment plus importante que le symbole législatif.

Ce communiqué est cependant inquiétant car il met en cause le "contrôle commande" de l'EPR, qui en est en quelque sorte le système nerveux et le cerveau. Par le passé, des problèmes de contrôle commande ont occasionné des surcoûts et des retards considérables (de l'ordre de 5 ans) sur certaines centrales nucléaires (le palier "N4" : Chooz et Civaux).

Sachant que l'EPR coûte 4 milliards d'€ (d'après les dernières estimations), un retard de 5 ans coûterait environ 2 milliards d'€...

Mais rassurons nous : un responsable d'Areva déclarait ce matin que tout cela était normal et EDF affirme que la construction de Flamanville 3 ne prendra pas de retard.





mardi 3 novembre 2009

Des coupures de courant cet hiver ?


Voilà, c'est juste la semaine où le temps me manque cruellement pour bloguer que sortent des informations intéressantes. Un article du Figaro fait état de risques de coupures de courant pour cet hiver (merci pour l'info, Disparitus, même si je t'en veux un peu de ne pas m'avoir décerné d'unhumanio d'Or !).

Je ne suis pas Madame Soleil (tiens, il faudra qu'on reparle des taches solaires, car il semble que Soleil soit sur la voie de la reprise, lui aussi) et beaucoup dépendra de la météo de cet hiver.

Cependant, certains ingrédients semblent réunis pour des risques de coupure : la très mauvaise disponibilité attendue du nucléaire (avec des durées d'arrêt qui augmentent très fortement, et pas seulement à cause des visites décennales), de moindres capacités d'effacement à la pointe (en partie du fait des choix tarifaires d'EDF), un chauffage électrique qui reprend, et de faibles stocks hydrauliques (voir graphique).

Personnellement, je conseille donc d'acheter des bougies, on ne sait jamais...