jeudi 18 février 2010

Prix du fioul domestique au 12 février


D'après les statistiques du ministère, le prix du fioul domestique est resté stable la semaine dernière. Il était en moyenne de 65,29 c€ TTC/l mi-février contre 65,21 c€ TTC/l la semaine précédente.

Les prix des produits pétroliers sont cependant sur une tendance haussière depuis un an.

mercredi 17 février 2010

Marché de l'énergie : qui manipule qui, et quoi ?

Dans un billet daté du 13 février, j'informais mes lecteurs des graves accusations de manipulation de prix qu'auraient portées des traders à l'encontre d'EDF. Montel vient de démentir. Tout en disant qu'il reportait les dires de trois sources distinctes et anonymes (ah, l'anonymat !), Montel indiquait que les sources n'étaient pas fondées ("unsubstantiated").

L'auteur du blog, qui avait employé le conditionnel tant de telles accusations sont graves et méritent d'être prises avec circonspection, en vient à se demander qui manipule qui.

En tout état de cause, je regrette de ne plus pouvoir utiliser les données publiques d'EPEX pour vérifier certains éléments factuels rapportés par Montel dans son article initial.

Point sur les jours EJPs


Juste une mise à jour de mon billet de lundi. Des jours EJPs sont "appelés" aujourd'hui en PACA et en zone Nord.

A ce jour, EDF a utilisé 92% de sa réserve EJP et RTE 80%.

Au vu du radoucissement annoncé, il me semble qu'on ne devrait plus avoir de jours EJPs appelés d'ici la moitié de la semaine prochaine, et probablement plus tard.

mardi 16 février 2010

Niveau des barrages en France


Le taux de remplissage des barrages français a continué de baisser pour atteindre 52% cette dernière semaine contre 54% la semaine précédente. Ce niveau est plus bas que la moyenne pour cette période de l'année, sans être pour autant exceptionnellement bas (ce taux de 45% en 2002, 47% en 2006 et de 50% en 2000).

La situation doit être relativisée du fait de l'existence d'un manteau neigeux sans doute supérieur à la moyenne et de stocks hydrauliques relativement abondants en Espagne (mais normaux en Suisse).

Comme je le signalais dans mon billet de la semaine dernière, il serait utile que la CRE demande aux producteurs de publier des statistiques plus complètes, afin d'aider à mieux comprendre la situation réelle.



Turpitudes fiscales

En relisant les décisions de la CRE relatives à la tarification de l'accès au réseau, je prends conscience d'une subtile anomalie dans le dispositif.

ERDF reçoit en effet chaque année un certain nombre d'installations (essentiellement des raccordements terminaux, et, je crois aussi, ce qui est financé via le Facé). Les règles retenues par la CRE font que ces actifs sont ensuite intégrés dans la base d'actifs régulés (BAR) et donnent lieu à rémunération comme un bien acquis normalement, par achat.

Evidemment, pour éviter un enrichissement sans cause d'ERDF (qui serait rémunérée pour un bien qu'elle n'aurait pas payé), la CRE a prévu un traitement particulier et a, en fait, choisi de déduire le montant correspondant à la valeur des biens remis gratuitement du revenu autorisé à ERDF.

A défaut de pouvoir intégrer ces investissements dans les achats, elle en a donc déduit le montant du chiffre d'affaires. ERDF paie donc par un "moindre revenu" l'équivalent de la valeur du bien, et est ensuite rémunérée comme pour un bien acquis normalement. Ca semble simple et élégant.

C'est néamoins un peu "baroque", car la CRE mélange ainsi une forme de comptabilité en "cash" avec une comptabilité classique.

Il y a surtout un hic dans le dispositif.

En effet, un investissement normal ne donne pas droit à une déduction fiscale immédiate (l'avantage est différé, via l'amortissement). Or, en déduisant le montant des biens acquis du chiffre d'affaires d'ERDF, la CRE fait de facto bénéficier les biens remis gratuits d'une forme de déductibilité fiscale immédiate (puis d'un avantage différé, puisque le bien est ensuite amorti normalement pour ce qui concerne le TURPE).

La méthode retenue par la CRE n'est donc pas neutre, et donne un avantage à ERDF pour ce qui concerne les biens remis gratuitement par rapport aux investissements classiques.

Une autre manière de s'en convaincre est de noter que les biens remis gratuitement bénéficient au titre du TURPE d'une rémunération qui prend en compte les impôts générés (le coût moyen du capital prend en compte l'impôt sur les sociétés)... alors que les biens ont donné de fait droit à déduction fiscale au moment de leur intégration dans les comptes d'ERDF.



lundi 15 février 2010

Utilisation des jours EJPs


En l'absence de données disponibles sur Powernext, je n'ai pu mettre à jour une étude sur l'utilisation des jours EJPs. J'ai fait néanmoins quelques calculs.

Demain est annoncé comme jour EJP. Il ne restera ainsi lundi soir que 3 jours tempo, 5 jours EJP (pour les zones Nord et PACA), 2 jours dans la zone Sud et 7 jours dans la zone Ouest. Au total et en moyenne, 83% des stocks EJP auront été utilisés au 15 février, soit sur les 71% de premier jours de l'hiver électrique (qui va de novembre à mars inclus).

Comme je l'avais signalé dans mon précédent billet, la gestion des jours EJPs cette année paraît relativement moins "prudente" que les années précédentes. Ainsi, à la même date, il restait entre 5 et 10 jours EJPs (pour les tarifs tempo, je ne dispose pas de l'historique des autres jours EJPs).

Il semble aussi que RTE soit plus "précautionneux" qu'EDF puisque sur les deux zones gérées par RTE (PACA et Ouest) il reste 5 et 7 jours EJPs. EDF a ainsi utilisé 85% de ses jours EJPs alors que RTE n'en n'a utilisé que 74%.






dimanche 14 février 2010

Des marchés de moins en moins transparents

J'ai envie ici de pousser un gros "coup de gueule" (l'heure est un peu à la vulgarité bourgeoise, je fais donc dans le trendy, comme dirait Disparitus).

Depuis la création de Powernext, les données historiques sur les prix de marché étaient accessibles gratuitement sur internet. Il suffisait de s'inscrire pour zéro franc. Ces données m'ont été précieuses pour faire certaines analyses qui nourrissaient mon blog.

Je m'aperçois que ces données sont désormais payantes, maintenant que Powernext a fusionné avec EEX pour devenir EPEX Spot. N'étant pas Rockefeller, je ne peux m'amuser à payer 400 € par an rien que pour pouvoir alimenter mon blog. Je n'ai pas non plus l'envie de passer mon temps à faire du copier / coller à partir des données qui restent publiques (mais dans un format inutilisable en pratique).

Le marché français gagne décidément en transparence tous les jours !

Je note au passage que EPEX/Powernext était au coeur de la polémique sur les pics de prix d'octobre dernier. Powernext était en quelque sorte récidiviste, car une crise de nature similaire qui résultait des procédures inadaptées de Powernext avait déjà eu lieu deux ans auparavant, en 2007.

A l'époque la CRE avait été sévère avec Powernext et avait fait comprendre qu'elle n'accepterait pas la récidive. A ce jour pourtant rien ne s'est passé, et EPEX/Powernext se permet même de diminuer la transparence du marché.

Je vais finir par croire ce que disent les traders d'énergie.

samedi 13 février 2010

Des traders accuseraient EDF de manipuler les prix


C'est une première (à ma connaissance), selon la "newsletter E-world" publiée par Montel le 10 février dernier des traders accuseraient EDF de manipuler les prix de marché. (Attention, la newsletter n'est pas publiée sur internet, je l'ai lue sous format physique et j'en reproduis le "chapeau").

Et les accusations des traders sembleraient précises et viseraient les évolutions de prix, ils pointeraient plusieurs anomalies (lors des week-ends notamment). Certains auraient même écrit à la CRE pour dénoncer les prix anormalement élevés les dimanches de janvier.

Mais, à en croire l'article, certains traders seraient sceptiques sur la "neutralité" de la CRE qui, comme EDF, est "dirigée par l'Etat (state run)". "Si vous ne voulez pas trouver de manipulation, vous n'en trouverez pas" conclurait ainsi un trader.

NOTA BENE (du 17 février) : L'auteur du blog, qui avait volontairement employé le conditionnel dans son billet, apprend que, dans un communiqué publié le 12 février, montel a retiré son article. Montel fait valoir que les trois sources anonymes distinctes n'étaient pas fondées ("unsubstantiated") et a regretté l'utilisation du terme "manipulation de prix".

Kd et Ku, et de l'utilité de l'EPR


Dans un billet publié en septembre dernier j'avais expliqué les notions de Kd et de Ku du parc nucléaire.

Le Kd correspond à la disponibilité (puissance disponible et qui pourrait, techniquement, être livrée sur le réseau) et de Ku (proportion de la puissance disponible qui est réellement utilisée). Le produit de ces deux termes forme ce qu'on appelle le Kp, ou coefficient de production.

Ces concepts sont d'ailleurs largement exposés dans la dernière publication financière d'EDF (voir ici). On sait en effet que 2009 sera une forme d'annus horribilis pour le nucléaire français.

Les pertes de productions liées aux mouvements sociaux sont décomptées du Ku (la puissance est en effet techniquement disponible, mais elle n'est pas utilisée). Cependant, les mouvements sociaux ne sont pas (totalement) du choix d'EDF et il m'a paru intéressant d'estimer le Ku d'EDF hors mouvements sociaux. Ce facteur corrigé indique en effet comment EDF a choisi d'utiliser la puissance qui était réellement disponible compte-tenu des grèves.

EDF indique que la perte de production liée aux "mouvements sociaux" était de 17 TWh. J'en déduis donc que le "Ku" hors mouvements sociaux est de 94,6% (bon, je n'ai pas trop de place pour détailler les calculs).

Abstraction faite de l'impact des mouvements sociaux, l'analyse statistique confirme que ce Ku est élevé par rapport à celui connu dans les années 2004-2006. Il est cependant plus faible qu'en 2008 (95,1%).

Il reste à comprendre exactement pourquoi le Ku semble évolue globalement en sens inverse du Kd depuis plusieurs années : plus il y a de puissance nucléaire disponible, moins elle est utilisée.

C'est à se demander si les tranches nucléaires EPR en construction seront vraiment utilisées !


jeudi 11 février 2010

De l'incohérence des chiffres fournis par EDF

Parfois je m'amuse à vérifier les chiffres fournis par EDF. On y découvre souvent des contradictions cocasses.

Ainsi dans une dépêche AFP de ce jour j'apprends qu'EDF compte augmenter la disponibilité de son parc à 85% et que "un point de coefficient de disponibilité représente 200 millions d'euros de résultat brut d'exploitation (Ebitda)". Ce n'est pas la première fois qu'EDF communique sur cette valeur, qui peut d'ailleurs être vérifiée indirectement.

On sait en effet qu'avec 63 GW de puissance nucléaire installée, un point de disponibilité permet d'augmenter la production de 5,5 TWh/an.
EDF considère donc que la production nucléaire lui rapporte, une fois payées ses charges variables d'environ 10 €/MWh, une marge d'environ 35 €/MWh (soit 200M€/5,5TWh). Ceci correspond à une valorisation de 45 €/MWh de sa production, valeur proche des prix de marché de gros actuels (environ 50 €/MWh).

Deux jours plus tôt, selon une autre dépêche de l'AFP (bon, je prends les dépêches telles que reprises par Le Figaro, c'est juste pour énerver Disparitus et Nicolas) , EDF annonçait cependant que l'arrêt du réacteur 1 de Flamanville aurait coûté 22 millions d'euros. Or ce chiffre n'est tout simplement pas cohérent avec le précédent. En effet, la centrale de Flamanville a une puissance de 1,3 GW et un arrêt de 5 mois (soit 4 mois au delà de la durée normale, car je crois que le réacteur était en arrêt pour simple rechargement) occasionne une perte de production de l'ordre de 3,5 TWh. Sur la base d'une simple proportionnalité, on se serait donc attendu à ce qu'EDF annonce une perte de 125 M€ pour l'arrêt de Flamanville.

Même si mes calculs sont grossiers (mais pas forcément plus que ceux d'EDF), je n'ai vraiment aucune idée d'explication à cette incohérence. Je donne ma langue au chat, s'il me lit.

PS : 1 TWh = 1 milliard de kWh ; 1 MWh = 1 000 kWh.



mercredi 10 février 2010


D'après les statistiques du ministère, le prix du fioul domestique a augmenté de 1,1% la semaine dernière. Il était en moyenne de 65,21 c€ TTC/l mi-janvier contre 64,49 c€ TTC/l la semaine dernière. A noter que le prix du pétrole exprimé en euros monte régulièrement depuis plusieurs semaines du fait de l'affaiblissement de la monnaie européenne par rapport au dollar.

mardi 9 février 2010

Stocks hydrauliques en chute


Selon les données publiées ce jour par RTE, le niveau des barrages hydrauliques a baissé brusquement la semaine dernière pour atteindre un niveau de 54% (contre 60% la semaine précédente).

Cette baisse de 6% du niveau de réserve hydraulique est rare et, en tout cas inédite depuis 2005 : la baisse moyenne en cette période de l'année est plutôt de 2% par semaine.

Il ne faut cependant pas trop "sur-interpréter" cette nouvelle car trois éléments connus d'EDF seule peuvent venir réduire les motifs d'inquiétude :
- la valeur de "l'arrondi" (passer de 59,6% à 54,4% correspond en fait à une baisse de 5%) ;
- la conversion entre niveau de stock en m3 et en énergie (d'après ce que je comprends, les statistiques comptent les m3 de la même manière alors que les m3 n'ont pas le même contenu énergétique selon la hauteur de chute) ;
- le niveau du manteau neigeux (qui, au moment de la fonte, permettra de réalimenter les lacs).

Il serait peut-être utile que la CRE demande à EDF de publier des statistiques plus complètes, afin de lever le voile sur ces trois facteurs qui nuisent à la transparence du marché.




lundi 8 février 2010

Indépendance d'ERDF

La CRE vient de publier son rapport sur le "respect des codes de bonne conduite et indépendance des gestionnaires de réseaux d’électricité et de gaz naturel".

A l'heure où M. Francony apparaît comme un résistant à EDF, il est intéressant de noter que la CRE met en cause la politique de rémunération des dirigeants d'ERDF (page 64). La CRE note en effet que le "part variable" des dirigeants d'ERDF est en fait, en partie, décidée par ... EDF.

La CRE en conclut, dans son style inimitable, que "Cette disposition est de nature, compte tenu de la composition du comité des rémunérations, à permettre à EDF d’exercer une pression non négligeable sur les dirigeants d’ERDF. Cette part fondée sur une appréciation purement qualitative doit donc être objectivée, afin que la rémunération des membres du directoire ne dépende que des seules performances d’ERDF, conformément aux lignes directrices de l’ERGEG."

Il serait intéressant de savoir si M. Francony avait, dans un esprit de résistance, renoncé à bénéficier de cette part de rémunération décidée par son actionnaire.

dimanche 7 février 2010

Teufs-teufs et toutous

C'est le grand buzz depuis quelques semaines : les chiens dégraderaient plus l'environnement que les 4x4. Surprenant n'est-ce pas ?

Je l'ai découvert en lisant la revue "Mon Quotidien" de mon fils daté du 6 février (revue qui avait annoncé il y a quelque mois que les centrales EDF fonctionnaient selon le principe de la fusion nucléaire !). Et je m'aperçois que le responsable du site energie 2007 a fait la même découverte.

Grand buzz donc sur ce sujet qui vient à point pour déculpabiliser les utilisateurs de 4x4 (dont je ne suis pas) au détriment des propriétaires de chien (dont je suis). Sauf que l'analyse ne me semble pas être sérieuse. Je m'explique.

L'article du NewScientist suppose qu'un chien consomme 164 kg de viande et 95 kg de céréales par an, c'est à dire 450 grammes de viande et 260 g de céréales par jour. Avec une telle consommation journalière, le mâtin doit être de belle taille !

En revanche, la consommation du 4x4 prise en compte est très basse, puisque le véhicule ne roulerait que 10000 km. Le 4x4 est quant à lui très peu utilisé : il ne sert qu'à la décoration du jardin ?

Quant aux autres hypothèses, elles ne sont pas détaillées. Tout cela ne me semble donc pas très sérieux.

J'ai cependant fait un petit calcul sur la base du guide des facteurs d'émissions publiés par l'Ademe. En partant de la même consommation de viande (450 g/jour) et en prenant en compte un facteur d'émission de 2,77 tC/tonne (chiffre qui correspond à du boeuf "de réforme"), on trouve que l'empreinte carbone de la consommation de votre chien est de 0,45 tC/an. En ajoutant la consommation en céréale, on atteint 0,47 tC/an.

Cette estimation est évidemment maximaliste car elle part d'une consommation annuelle élevée, et que les facteurs d'émissions des autres viandes mangées par les chiens (poulet notamment) sont nettement plus faibles.

Pour ce qui concerne un 4x4, sa construction émet au moins 2 tC (l'Ademe retient un montant de 1,5 tC par tonne de véhicule), auxquelles il faut ajouter environ 80 gC/km parcouru. Pour un kilométrage moyen de 15000 km par an, cela donne donc 1,4 tC par an après prise en compte de l'amortissement des émissions liées à la construction sur 10 ans.

Un 4x4 émettrait donc, selon ce calcul, 3 fois plus de gaz à effet de serre que le chien de belle taille retenu par NewScientist (et qui ne mangerait que de la viande de boeuf).

Même si je ne prétends évidemment pas à la rigueur scientifique qu'on pourrait attendre d'un article publié et abondamment cité, mon calcul part de sources publiques fiables.

L'article du New Scientist me paraît pour ma part largement sujet à caution : à l'en croire, un chien utiliserait 0,84 h de surface pour sa nourriture. Sachant qu'il y a à peu près 9 millions de chiens, on en déduit que la nourriture des chiens utiliserait une surface agricole de 7,4 millions d'hectares soit le quart des surfaces agricoles utilisées...

NB : pour faciliter la comparaison avec les chiffres publiés par l'Ademe, j'ai pris des montants en équivalent carbone (pour l'équivalent C02, il faut multiplier par 3,66).

jeudi 4 février 2010

Quand un baron fait de la résistance

Ceci est un billet d'humeur

On aura décidément tout lu !

J'apprends ce matin en lisant la presse que M. Francony ne serait pas prêt à quitter son poste de Président d'ERDF. L'article des Echos est même intitulé "Un baron du groupe résiste au PDG".

M. Francony possède il est vrai tous les titres nécessaires pour revendiquer son grade de baron d'EDF. C'est un ancien d'EDF dans le style le plus traditionnel (il y a je crois commencé sa carrière), polytechnicien, ancien du "Service de la Tarification", ancien patron (mixte, c'est à dire désigné à la fois par GDF et EDF) d'EDF-GDF distribution, ancien patron d'EDF Trading.

Il a connu des traversées du désert comme tout cadre qui se respecte. Gloire à son nom, il est un des co-signataires d'une lettre adressée en 1998 par les plus hauts cadres dirigeants d'EDF, lettre qui demandait au ministre de l'économie (un certain DSK) le départ du Président d'EDF d'alors, M. Alphandéry. Les signataires, tous barons ou hobereaux d'EDF, prenaient ainsi parti pour le Directeur Général d'EDF d'alors, M. Daurès, qui livrait une guerre sourde et sans pitié à son Président.

Ce qui devait arriver arriva toutefois : MM. Alphandéry et Daurès furent tous deux débarqués à l'été 1998. Et leur successeur (qui cumulait les fonctions de Président et de Directeur Général), M. Roussely, fit placardiser presque tous les séditieux (à quelques exceptions près, la plus notable étant le Directeur Financier de l'époque : M. Chauvin). M. Francony dut ronger son frein et voue depuis lors une haine féroce envers M. Roussely et son entourage.

Mais la roue tourna, et au départ de M. Roussely (en 2004), M. Francony revint en grâce. Je passe sur les détails. L'intéressant est que M. Gadonneix le nomma (je crois en 2005) patron de la branche "Opérations Régulé France" : son job consistait à marquer à la culotte RTE qui était en voie d'autonomisation (sous la Présidence de M. Merlin) et d'assurer la discipline dans la partie "distribution" qui allait devenir plus tard, en 2007, ERDF.

Il fit chou blanc pour ce qui concerne RTE car M. Merlin ne se laissa pas faire. Mais il réussit mieux du côté ERDF. C'est sans doute à lui que l'on doit qu'ERDF n'ait jamais revendiqué de pouvoir s'approvisionner pour ses pertes à un tarif régulé.

Sa nomination à la tête d'ERDF fut donc en quelque sorte le bâton de maréchal du baron.

Mais la roue vient de tourner d'un cran supplémentaire, et M. Proglio, proche de M. Roussely s'attache à régler son compte à M. Francony. Il faut dire que M. Francony n'a guère brillé en tant que patron d'ERDF où il réussit à détériorer le climat social et à se mettre à dos les élus locaux.

Et, autre retour de balancier, M. Proglio a décidé de faire surveiller ERDF et RTE par ... M. Merlin. Seulement voilà, du fait du statut d'indépendance que M. Merlin avait tant revendiqué en tant que patron de RTE, M. Francony n'est pas si facile à déboulonner que cela.

Amusant, n'est-ce pas ?

PS : en tout cas, pour ceux qui connaissent M. Francony, l'idée qu'il puisse être considéré comme un "résistant" doit faire bien rire : Jean Moulin a de quoi se retourner dans sa tombe, et Jean-Marcel Moulin de quoi se marrer jusqu'à la tombe.

mercredi 3 février 2010

Prix du fioul domestique au 29 janvier


D'après les statistiques du ministère, le prix du fioul domestique ont baissé de 2,2% la semaine dernière (suite au repli des cours du pétrole). Il était en moyenne de 64,49 c€ TTC/l mi-janvier contre 65,95 c€ TTC/l la semaine dernière.

Les prix des produits pétroliers sont cependant sur une tendance haussière depuis un an.

mardi 2 février 2010

Voltalis, la suite

La société Voltalis, dont j'ai déjà parlé, a obtenu l'insertion d'un "droit de réponse" dans la dernière édition de la lettre bimestrielle de la CRE : Décryptages. Elle cherche ainsi à démonter l'argumentaire développé par la CRE dans son édition précédente.

Le débat au sujet de la valeur des effacements diffus est malheureusement d'une confusion totale. Je vais donc essayer d'en éclairer un autre aspect (mon précédent billet étant consacré à l'effet de report) : la rémunération des économies d'énergie. Pour la clarté de mon exposé, je supposerai donc implicitement par la suite que la société Voltalis permet de réaliser de "vraies" économies d'énergie.

Partons d'une analogie simple : une société vient vous voir pour vous proposer d'installer du double vitrage ou tout système d'économies d'énergie (par parenthèse : méfiez vous des démarchages à domicile des sociétés vendant ce genre de produits, il y a beaucoup d'arnaques en ce moment, notamment sur les pompes à chaleur et sur les installations photovoltaïques).
Au delà des aides fiscales, ce que ces sociétés vous proposent est simple et compréhensible : vous les payez , elles installent des double-vitrages (ou des pompes à chaleur, ou de l'isolation, ou des chauffe-eau solaire...), et vous êtes directement "rémunéré" par votre économie sur votre facture EDF (ou GDF, ou Poweo, ou Altergaz, ou que sais-je encore).

A aucun moment cette société ne va aller voir votre fournisseur d'énergie en lui demandant à être rémunéré à hauteur des économies qu'il permet. Il serait accueilli vertement sur le thème : je ne vais pas vous payer alors que vous diminuez mes recettes !

C'est pourtant en somme ce que Voltalis raconte à tout un chacun, en ignorant cette règle élémentaire de l'économie et du droit : on ne peut être payé deux fois pour la même chose.

Or, en installant les équipements fournis par Voltalis, le client va être "rémunéré" par une diminution de facture. Il est donc contraire au bon sens que Voltalis soit rémunérée une seconde fois par le fournisseur du client.

Qu'on ne s'y trompe pas : ce que propose Voltalis est intéressant (même si ce n'est pas si "révolutionnaire" que cela) et doit être promu. En revanche, Voltalis ne peut espérer le beurre pour son client et l'argent du beurre pour lui.

Voltalis peut rendre le débat confus à souhait, mais au bout du bout, à être trop gourmand, il risque de ne pas faire fructifier un produit et un concept prometteur.

lundi 1 février 2010

Le Soleil se réveillerait bel et bien


Cet article pourrait bien être le dernier d'une longue série relative au "cycle 24" du Soleil. Notre étoile serait enfin sortie de sa léthargie, confirmant l'intuitition (mâtinée toutefois d'une certaine circonspection) de Terminalix quand il réagissait à mon dernier billet à ce sujet.