mercredi 18 mars 2009

"Dawn Raids" chez EDF, épisode 2


Ca y est ! Les 35 inspecteurs de la Commission Européenne et de la DGCCRF ont apparemment quitté les locaux d'EDF. Après avoir pendant plusieurs jours saisi des dossiers, photocopié, posé des scellés, ils sont repartis vers Bruxelles, les camions pleins de documents. Nul ne sait trop ce qu'ils ont pu trouver dans leur opération, peut être eux-mêmes l'ignorent-ils encore. En revanche, il est clair que leur investigation d'envergure ne fait que commencer.

Alors que cherchaient-ils ? Selon toute vraisemblance, ils soupçonnent EDF d'avoir, pendant plusieurs années, manipulé les prix sur les marchés de gros. Même si peu de clients finaux paient directement à ces prix (le gouvernement ayant peu à peu mis en place des systèmes plus ou moins euro-compatibles pour faire échapper les clients finaux à ces prix fort élevés), ils ont cependant un rôle majeur pour les concurrents d'EDF et pour la compensation des pertes par les gestionnaires de réseau (voir un de mes commentaires précédents). Les prix de gros ont donc un rôle central dans l'ouverture des marchés.

Or la France produit 75% de son électricité à partir d'énergie nucléaire dont les coûts de production sont très bas, à l'inverse le nucléaire ne représente que 25% de la production Allemande (plus de 60% de la production en Allemagne provient du charbon). On devrait donc s'attendre à des prix plus bas en France qu'en Allemagne, ce qui n'est pas le cas comme l'illustre le graphique ci-dessus : les prix en France sont systématiquement plus élevés que les prix en Allemagne.

Les Français ont "choisi" d'avoir du nucléaire, ils en gardent les déchets mais connaissent des prix de gros plus élevés que les pays européens n'ayant pas fait le même choix. Pour l'instant ils n'en subissent que peu de conséquences directes (le seul effet sensible étant l'anémie des concurrents) et il n'y a guère que Bruxelles qui semble s'en inquiéter, de manière toutefois de plus en plus musclée et spectaculaire.

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