M. Rémy Prudhomme, professeur émérite à l'université de Paris XII vient d'avoir son heure de gloire : dans un article récemment publié dans les Echos, il vient de pourfendre avec brio la pensée unique. Car, selon lui, la lampe basse consommation serait une idée faussement lumineuse (bon j'ai du mal à me moquer de sa blague, les miennes sont parfois pires...).
Son article a fait grand bruit dans le landerneau des gens qui s'intéressent à l'énergie. Non que son raisonnement ne soit pas connu de longue date (j'y reviendrai) mais en publiant cet article dans un journal de référence à quelques semaines de la disparition des ampoules les plus consommatrices de nos rayonnages, M. Prudhomme devait s'attendre à faire du bruit.
Voilà qui est fait. Maintenant, son raisonnement est à la fois primaire, approximatif et surtout contre productif. En gros, M. Prudhomme nous raconte que certes les ampoules traditionnelles chauffent beaucoup mais que cette chaleur n'est pas gaspillée car elle se substitue à la chaleur de nos radiateurs. A l'inverse, les ampoules "basse consommation" nous obligeraient à chauffer plus pour compenser la chaleur qui était avant produite par les ampoules traditionnelles.
Le raisonnement est primaire car il oublie que l'électricité est une énergie "évoluée" et qu'elle demande pour être produite plus d'énergie qu'un chauffage thermique classique (genre chaudière au gaz). Et contrairement à ce que pense M. Prudhomme quand on s'éclaire on ne fait pas tourner plus des centrales nucléaires ou hydrauliques : on fait tourner les centrales "marginales" qui sont très souvent des centrales charbon et centrales au fioul (voir ici, page 49).
Son raisonnement ne vaut donc que pour les logements chauffés à l'électricité. Encore faut-il que la chaleur des ampoules remplacent réellement du chauffage, ce qui pas forcément vrai (en été ça peut même faire tourner la climatisation).
Mais le plus grave, c'est que disant "vive le gaspi" M. Prudhomme donne un prétexte à tous ceux qui ne veulent rien changer à leurs habitudes.
Et le printemps en fleur sur ses pantoufles brille.
Il y a 11 ans
1 commentaire:
Prudhomme aux Prudhommes !
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