mardi 12 janvier 2010

Prix de l'électricité en France et en Espagne


Il y a quelques années, la plupart des "spécialistes" pensaient que les prix en Espagne resteraient durablement supérieurs aux prix Français. En 2002, RTE s'était même engagée à développer une interconnexion (voir ici) qui devait, dans l'esprit de tous, servir à exporter vers l'Espagne.

Or c'est tout l'inverse qui est en train d'arriver, les prix en Espagne sont maintenant plus bas que les prix en France, et la France importe de l'Espagne au lieu d'exporter.

On a même connu, fin décembre, des prix de l'ordre de 3 €/MWh, inférieurs au coût variable de la production nucléaire espagnole (pour mémoire, le prix "part production" que paient les clients comme vous et moi est en moyenne de 34 €/MWh).

Comme quoi un pays qui a développé des moyens de production réputés plus chers que le nucléaire (charbon, lignite, éolien), peut in fine bénéficier de prix plus bas.

2 commentaires:

Tristram a dit…

Je pense que l'espagne est un cas particulièrement intéressant. Ils développent massivement l'éolien (voir les records régulièrement battus de production) et d'autres énergies renouvelables, sortent très lentement du nucléaire (-10% de 2008 à 2009), mais aussi du charbon (-27%) ou du fuel/gaz traditionnel (-12%).

Leur principal moyen de production est le gaz en cycle combiné (entre 400 et 500gCO2/kWhe soit deux fois moins que le charbon), cependant également en baisse par rapport aux autres modes de production.

Les énergies renouvelables (éolien et hydrolique) représentent une part considérable de la production moyenne. Avec leur « regimen especial » (qui est renouvelable + traitement des déchets + cogénération), la part de la production dépasse toujours les 30% (voir les très jolies courbes de https://demanda.ree.es/generacion_acumulada.html ) avec une moyenne en 2009 de 41% de la demande (et 39% de la production).

Pour ce qui est de la ligne haute tension, je pense que le but initial était surtout d'approvisioner le Portugal qui doit importer massivement depuis l'Espagne.

Enfin, pour ce qui est des prix, le paradoxe Français semble s'accrocher durement :p Il sera intéressant de voir ce que cela donnera avec un peu de recul quand la vague de froid sera passée, la situation moins tendue et spéculation sur l'électricité moins intéressante.

Anonyme a dit…

on peut s'interroger sur la représentativité de ces indices de prix.
ce sont les prix de quelques volumes marginaux échangés entre traders pour optimiser quelques centrales marginales.
rien à voir avec le cout de production, et le prix payé par le consommateur final (heureusement!)